CHIHUAHUA AL PACIFICO : EL CHEPE Un chemin de fer de légende:
Un voyage vertigineux de Los Mochis à Chihuahua, nous visiterons le canyon de la Barranca del Cobre, à travers le pays des indiens Tarahumaras.
Ce train, surnommé el Chepe, ( Che comme Chihuahua - Pe comme Pacifico ) qui relie le désert du nord du Mexique aux terres tropicales qui bordent le Pacifique est la principale voie de communication entre Chihuahua et la côte Pacifique. Elle a été réalisée au départ pour désenclaver la région de Chihuahua mais est encore très utilisée pour le transport des passagers ainsi que celui des marchandises. Pour les touristes elle est une suite de beauté de paysages, de vues panoramiques, de falaises abruptes et une rencontre avec les indiens Tarahumaras.
Depuis la fenêtre du train il est possible de jouir de la richesse d'attraits naturels que la Montagne Tarahumara offre à ses visiteurs, cinq climats différents, une faune diverse et des paysages d'une beauté inimaginable, défilent comme des tableaux cinématographiques devant el Chepe
Bref historique : Cette ligne de chemin de fer, a été la réalisation de l'idée un peu utopique de l'ingénieur américain Albert Kinsey Owen originaire de l'Indiana. En effet, celui-ci membre fondateur de la Colonie Socialiste Utopiste " New Harmony " décida d'exporter une nouvelle colonie de sa congrégation au Mexique. Il arrive au Mexique en 1871 et réussira à obtenir la première concession en 1880 du Président mexicain le General Manuel Gonzáles. Avec l'aide de sa colonie il commence péniblement cet immense chantier, mais après vingt années de labeur, il jette l'éponge devant cet ouvrage presque irréalisable en raison de la topographie des sites à traverser et des finances insuffisantes.
90 années et 90 millions de dollars pour construire la voie ferrée !.
Heureusement d'autres investisseurs prirent alors le relais en divisant le parcours en trois tronçons. C'est en 1952 que l’Etat mexicain fera le rachat des compagnies étrangères et les travaux qui seront dirigés par Enrique Creel s'en retrouveront relancés sur des bases plus solides, mais il faudra quand même attendre 1961, après 90 ans et plus de 90 millions de dollars de dépenses, pour voir enfin le rêve de Albert Kinsey Owen se réaliser et assister à l'inauguration complète de la ligne "Ferrocarril Chihuahua al Pacifico".
En fait ce canyon fait 600 km de longueur et 250 km de largeur; il est souvent comparé aux Grand Canyon du Colorado. Il est composé d’une succession de plusieurs canyons dont les plus grands sont : Urique, Sinforosa, Copper, Tararecua, Batopilas, Oteros. Sa profondeur maximum se trouve dans la zone de Urique, où la différence entre les cimes et la rivière qui coule au pied des falaises est de 1879 mètres. C’est d’ailleurs sur ce territoire que l’armée US pourchassa Pancho Villa pendant dix ans.. sans succès, il faut dire que celui-ci travailla à la construction de la ligne et connaissait parfaitement toute la région.
Cette ligne de chemin de fer mythique est longue de 655 km, compte 39 ponts et 86 tunnels; durée du trajet total annoncé: entre 14 et 18 heures. Elle traverse la Sierra Madre occidentale appelée dans cette partie Sierra Tarahumara du nom du peuple indien qui l’habite. Un des derniers peuples d’Amérique latine à conserver son propre mode de vie et à refuser l’influence de la civilisation occidentale. Ils sont dispersés dans la sierra, chaque famille possédant plusieurs habitats (grottes, cabanes de bois ou de pierre, sur les plateaux ou dans les canyons) qu’elle occupe selon la saison. Ils vivent d’élevage et de culture.
Le train longe les canyons et les enjambe, descend au fond pour jouer avec un fleuve et remonte pour le dominer vertigineusement. Cette région découverte par des missionnaires jésuites, à la recherche de cuivre, au 17eme siècle, et qu’ils baptisèrent Barranca del cobre ( canyon du cuivre) est celle pour laquelle le train est irremplaçable.
El Chepe offre deux deux catégories de confort : la «Clase Económica» et le «Primera Express».
Donc, ainsi tout commence côté de l'océan Pacifique, presque en bord de la mer de Cortes, à Los Mochis que nous avons rejoint par avion depuis Mexico nous offrant, quelques instants avant l’arrivée, le survol de paysages d’une grande beauté : d’un côté, un paysage agricole extrêmement plat, de l’autre le Pacifique qui joue avec une côte montagneuse très découpée. On vire sur l’aile pour atterrir dans un désert de sel et arriver dans une toute petite aérogare d’où il faut prendre un taxi pour rejoindre la ville
Los Mochis : Etat du Sinaola - 1heure de décalage avec Mexico, altitude 14m, 235 000 habitants; à 15 mn de la mer elle est reliée à la péninsule de la, Basse Californie par un ferry faisant la navette entre Topolobampo et la Paz. Comme dans un film sur le far- West, une impression étrange d’arriver nulle part, même si, plus tard, nous nous repérons dans ces rues bordées d’échoppes puisque là, comme partout, tout le monde a quelque chose à vendre.
Le lendemain matin, en attendant le départ du bus pour El Fuerte, nous visitons un très beau jardin botanique situé dans la zone moderne de la ville
El Fuerte :
petite ville qui fut fondée en 1564 par le conquistador Francisco de Ibarra et qui fut un important comptoir commercial et même pendant quelques années capitale de l'état du Sinaloa.
Nous arrivons sous un soleil de plomb et une chaleur écrasante. Il faut donc ralentir le rythme; la ville aux allures coloniales est petite mais le Zocalo et ses magnifiques palmiers aux troncs gris clair, son charmant kiosque à musique et ses alentours sont très beaux et puis surtout il y a le fleuve «el Fuerte». On le découvre du haut du mirador du fort; très large, il fait devant nos yeux un énorme coude et charrie ses eaux marrons, denses et mystérieuses; une grande beauté que l’on peut descendre côtoyer ou rester admirer en buvant une cerveza bien fraîche à l’ombre dans les jardins de l’hôtel «Rio Vista Lodge» où quelques touristes américains, se prenant peut-être pour des explorateurs, préparent leur équipée du lendemain tandis que les oiseaux mouches viennent boire et manger tout près de nous sans la moindre crainte.
S’aventurer dans la Sierra Tarahumara est, sans aucun doute, expérimenter la plus palpitante et spectaculaire excursion du Mexique. Avant l’arrivée des Espagnols, cette zone fut habitée par divers groupes indiens dont ne subsistent que les Tepehuanes, les Pimas, les Guarijíos et principalement les Tarahumaras.
Demain matin les choses sérieuses commencent.
Rendez vous à la gare à 9 h 30, émus et un peu anxieux !
L’arrivée et l’arrêt du train de première classe devant nos yeux nous rassurent sur notre premier choix : ce train fait un peu opérette avec son personnel en uniforme descendu devant le wagon-restaurant. Une heure plus tard arrivera le nôtre, les vaches ayant quitté la voie et le personnel de la gare abandonné sa partie d’échecs.
Enfin nous y sommes dans ce train magique et commençons notre voyage à son allure (26kms/heure de moyenne) qui permet sans problème de dévorer le paysage. Nous sommes installés à droite comme le recommandent les guides, mais nous bougerons beaucoup et passerons de longs moments le nez dehors, accoudés à la portière. Pour le confort pas de regrets, tout est bien, il y a de la place, tout est très propre et sera entretenu plusieurs fois pendant le voyage. Pour l’ambiance c’est parfait, nous sommes avec de vrais locaux qui voyagent les uns pour leur plaisir, les autres par nécessité.
Le train avance, il semble frayer son chemin dans la nature. Les résineux et les euphorbes ne sont séparés de nous que par la vitre du train; de temps en temps un chemin, d’où vient-il, où mène-t-il ?
La nature est belle, propre sans les hommes et pourtant, dans les clairières, des troupeaux; que mangent-ils dans ces étendues sans herbe ? Quelques arbres osent de petites fleurs jaunes ou blanches qui rivalisent avec les papillons pour mettre un peu de couleur.
Le paysage commence à se gondoler et à se contraster, étendues plus vastes et collines plus hautes. Nous arrivons à Laredo, il est 12h 20, personne ne descend puis arrêt bref à Los Posos.
Nous nous installons le nez au vent et respirons la chaleur et l’odeur du train. Un oiseau de proie nous fait admirer le dessous beige de ses grandes ailes, un petit rongeur court à ses affaires, les arbres nous offrent de superbes et éclatantes fleurs jaunes, d’autres des roses tout s’entremêle.
Un grand lac occupe un cirque fabuleux. Nous le traversons sur un pont immense et filiforme, la montagne commence à montrer ses dents, nous entrons dans la démesure. Le rio s’enfonce. A la sortie de chaque tunnel nous prenons une claque de chaleur, nous sommes au fond du canyon, un filet d’eau fait briller les galets, des papillons font la course avec le train.
Le train traverse puis retraverse le rio Septentrion avant d’arriver à Temoris, tout au fond d’un cirque, où il fait un immense zigzag, pour lui permettre de grimper encore...
Nous nous arrêtons en pleine nature et laissons passer dans l’autre sens une locomotive qui traîne wagons de marchandises et engins d’entretien des voies. Le train traverse puis retraverse le rio Septentrion avant d’arriver à Temoris, tout au fond d’un cirque, où il fait un immense zigzag, pour lui permettre de grimper encore. Il y monte beaucoup de rancheros.
Nous faisons ensuite un grand coude dans un tunnel, climatisation et électricité sont en panne : il fait chaud mais surtout très noir et l’esprit se met à gamberger. L’altitude augmente au fur et à mesure de la progression de la loco pour parvenir à plus de 2000 m. Peu à peu, la végétation change, les arbres se font forêt, les sapins entrent en scène ; l’air est moins chaud, nous arrivons à Bahuichivo, il est 16 h 20, nous avons 1h 10 de retard. Nous croisons le train Primera Express qui descend de Chihuahua. Une poignée de touristes montent. La pierre se fait blanche, la forêt prend des couleurs rouges, comme pour un feu d’artifice nous avons peur que le plus beau soit passé, était-ce le bouquet final ? Mais non, des cheminées de fées maintenant ! et les premiers indiens Tarahumaras sur le quai de San Rafael. Il paraît qu’on est à 3 h de Creel.
Il monte beaucoup de monde et le train repart en sifflant presque désespérément et puis on arrive à El Divisadero
El Divisadero : Le train s’y arrête 20 minutes, tout le monde descend. Nous sommes à la Barranca del Cobre (canyon du cuivre), l'endroit où se croisent plusieurs rivières en canyon. Nous avons tout lu sur cet endroit, mais descendons le petit bout de chemin qui mène au point de vue le cœur battant d’émotion, et là c’est inouï, d’une beauté totale ! mais il est déjà un peu tard et le fond du canyon est dans l’ombre; bientôt le spectacle sera terminé pour aujourd’hui mais il recommencera demain.
C’est en remontant la petite ruelle que l’on prend conscience de la présence de toutes ces femmes indiennes assises derrière leur artisanat qu’elles proposent. Le train siffle, il faut repartir, il est 18 h45 (1 h 30 de retard) où bien passer une nuit à l'hôtel.
Barranca del Cobre (canyon du cuivre) : Nous descendons le petit bout de chemin qui mène au point de vue le cœur battant d’émotion, et là c’est inouï, d’une beauté totale !
Le soleil fait briller les couleurs de la forêt. A 19 h 30 arrivons dans un joli village de montagne nommé Victoria. La nuit tombe, il n’y a plus rien à voir.
Le train continue son chemin en geignant, la lumière est revenue, nous allons manger quelques quesadillas au wagon-grill et arrivons enfin à Creel où une foule de gens est là pour proposer des logements et services divers.
L'hôtel que nous avons choisi est devant nous quand le train s’en va vers Chihuahua où il devrait arriver vers 3 heures du matin. Il fait froid mais nous sommes arrivés.
Creel :
6000 habitants, 2330m d’altitude 255 km de Los Mochis, 299 km de Chihuahua un monde en soi ...
Nous y passerons plusieurs nuits. C’est une petite ville pleine de charme (comme sortie d'un western). Elle est perchée au milieu des sommets de la Sierra Madre et entourée d'une forêt de pins. Les habitants y sont très gentils, et c'est le point de départ de nombreuses excursions : à pied, à cheval, en 4 x 4, en bus, seuls ou avec l'aide de guides. À Creel, les indiens vendent leurs produits dans le magasin Artesanía Misión.
Les Tarahumaras :
Peuple indépendant, les Tarahumaras se sont réfugiés il y a environ 400 ans dans les montages de la Sierra Madre Occidental pour éviter les missionnaires Jésuites qui sont arrivés en 1607 dans la région. Pratiquement tous agriculteurs, ils cultivent en grande partie les haricots rouges et bien sûr le maïs traditionnel qui reste la base de leur alimentation. Vivant en autarcie, ils restent à l'écart du reste du pays, préférant vivre le long des rios ou dans les vallées dans de petites communautés paysannes. Quand aux femmes elles se consacrent aux enfants et à la confection d'objet artisanaux.
Il sont environ 50 000 indiens qui peuplent les montagnes environnantes. Aujourd'hui encore ils vivent souvent dans des grottes encastrées dans la montage ou des maisons rudimentaires en bois. Pendant les fêtes ils pratiquent beaucoup de danses rituelles et consomment un alcool le " tesgüino " qui à base de maïs fermenté d'un goût assez âcre.
Il sont connus dans le monde entier pour leur résistance à la marche et à la course d'endurance. En fait eux se nomment " los rarámuris " ou " hombres de los pies ligeros",qui signifie les hommes aux pieds légers ".
Les Tarahumaras : Ils perpétuent parfois encore leur extraordinaire résistance physique dans des courses rituelles qui consistent à pousser une petite balle de bois. Ils effectuent ces rares courses qui peuvent atteindre plus de 150 kms et durer 72 heures en traversant les vallées escarpés chaussés de leurs sandales légendaires " les huarachas ".
L'écrivain Français Antonin Artaud né à Marseille le 4 septembre 1896, poète, acteur, metteur en scène mais aussi dessinateur, collabore au mouvement surréaliste. Il vint au Mexique en 1936 à la rencontre les Tarahumaras. Il en reviendra fasciné et très marqué par cette rencontre où il fut lui aussi initié par les chamans au rite du peyotl et il écrivit :
" Cette Sierra habitée, et qui souffle une pensée métaphysique dans ces rochers, les Tarahumaras l'ont semée de signes, de formes, d'effigies naturelles qui ne semblent point nées du hasard, comme si les Dieux, qu'on sent partout ici, avaient voulu signifier leurs pouvoirs dans ces étranges signatures" ( A. Arthaud )
Ces courses folles sont souvent précédées des rites du chamanisme et de la consommation d'extraits de cactus, le peyotl. Cette plante sacrée, dans son usage médicinal, avait la réputation de conférer à celui qui en faisait un usage modéré, une vigueur et une force suffisantes pour lui permettre d'affronter sans boire ni manger de longues et pénibles marches sous un soleil ardent, ce qui, aux yeux des Indiens, passait pour une supériorité sur les simples voyageurs épuisés et leurs moyens de réconfort ordinaires….
Le cactus peyotl ( Lophophora williamsii ) n'a pas d'épines, sa sommité appelée 'bouton', est arrondie et de couleur gris-vert. Ce bouton renferme près d'une trentaine d'alcaloïdes, dont le plus actif est la mescaline qui est un puissant hallucinogène .
Cette Sierra offre l'image d'un monde originel et le décor naturel idéal pour que l'homme, la faune et la flore puissent s'intégrer mutuellement dans une complète harmonie.
Du temps de la ruée vers l'or, Creel et sa région étaient un grand de centre forestier qui alimentait Chihuahua . Le complexe écotouristique Tarahumara est un endroit passionnant avec notamment la vallée des Monjes (les moines) : en fait de grands monolithes aux formes presque humaines, le lac sacré Arakero, et les fermes des indiens logées dans ces grandes vallées, ou ces vastes plateaux.
La marche y est facile et l’on peut faire beaucoup de km dans cette zone magnifique où le silence est total; nous sommes seuls dans des paysages d’une grande beauté (où l’on peut se perdre mais, heureusement, l’église de la mission San Ignacio, faite d’adobe, nous servira de point de repère).
De tout temps, les plantes hallucinogènes semblent avoir eu un rôle religieux de la plus haute importance. Tout comme la danse, les chants, la médiation, elles ont aidé l'homme dans sa quête mystique, dans sa recherche de l'expérience extatique.
Elles l'on secouru dans sa volonté obstinée d'expliquer l'univers et ses mystères, dans on désir de nier la mort et le fini.
Destructrices des formes de la réalité profane, puissantes génératrices de rêves et de visions, elles lui ont révélé un univers fascinant et terrible, le monde incassable du surnaturel, du sacré.
Le lendemain matin, le bus, en 1heure par une très belle route, nous ramène à El Divisadero, à la Barranca del Cobre pour que l’on puisse en profiter vraiment. La lumière est belle, nous avons le temps.
Nous passons un long moment ici, conscients d’être dans un lieu unique et, sans doute, pour une unique fois. On voudrait tout imprimer au fond des yeux. Dans le bus du retour en fin d’après-midi, beaucoup d’indiens montent et descendent au gré des arrêts; les robes des femmes gansées et volantées sont souvent de belles couleurs celles qu’elles donnent à ce pays dur. Elles portent leurs enfants dans le dos dans de grands tissus qui leur font comme des hamacs mais difficile de croiser un regard et on se sent renvoyé à sa culpabilité d’homme blanc par cette non prise en compte de notre présence; étrange impression !
Le soir à Creel il fait froid, mais le paseo le long de la voie de chemin de fer est un moment important.
Batopilas sera notre excursion du lendemain.
C'est la grande aventure car Batopilas est un village situé au fond du canyon. On l'atteint après 5 heures de route puis de piste (140 km au total), ce qui nous fait passer d’un climat de montagne à un climat tropical, des conifères aux cactus, du froid au chaud.
Il faut y aller, la route est extraordinaire, le voyage une fin en soi, une expérience nécessaire quand on est dans cette région. D’accord le bus n’est pas d’un confort extrême mais qu’importe, on mérite ainsi ce que l’on voit et puis il y a une ambiance très sympa, la certitude de partager quelque chose avec les autres passagers.
Attention aux âmes sensibles, on descend de 2400 m à 460 m, l’arrêt « pipi » est de fortune; on prie pour que les freins ne lâchent pas; à 75 km de Creel on abandonne le goudron, la piste est difficile, elle ne se laisse pas faire, on arrive enfin au bout, au fond, à Batopilas.
Batopilas est un village situé au fond du canyon
Coincé entre la montagne et la rivière, le village de Batopilas s’étire tout en longueur dans ce peu d’espace plat qu’il occupe. Ce fut un village de chercheurs d’or, fondé au 17ème siècle, mais aujourd’hui, l’or est dans la rivière.
Le soir, quand le soleil se couche les habitants peu nombreux (environ 1500) qui animent joyeusement les rues et même le lit du fleuve que certains empruntent à cheval. Ce bout du monde est au centre d’un autre, Il faut prendre le temps et, sans doute, longer la rivière jusqu’à l’église de Satevó (la cathédrale perdue).
Le lendemain, le bus repart à 5 heures du matin. Ce retour au petit matin est fantastique, dans la nuit la piste est encore plus impressionnante, elle semble n’être que creux et bosses, et puis le jour se lève doucement et le paysage apparaît comme une pâle photo en noir et blanc; on arrive à Creel enfin, mais d’où revient-on ?
Le bus de Creel à Chihuahua s’arrête souvent, à San Juanito notamment, où tous les hommes sont coiffés de chapeaux de rancheros, chaussés de bottes style « santiags ». Le western n’est pas loin ! Puis le paysage change, la montagne s’écarte pour faire place à d’immenses plaines jaunes ou brunes et bientôt nous sommes à Chihuahua que nous visiterons demain.
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Merci de leur contribution à Sylvie et Jean Marie